Le jeu corporel n’est pas que du mouvement
Ressentez ce que vous faites.
Toutes ces histoires de corps
Le corps, le corps, le corps.
Le corps ceci, le corps cela,
le corps c’est ça
oui mais quoi ?
Le corps – tout le monde en parle et à sa manière. Ça prête facilement à confusion.
Ce qui nous aide dans les arts du spectacle, c’est que le verbiage fumeux résiste mal aux épreuves de la scène.
Les discours abracadabrantesques finissent par être évacués parce que personne ne sait comment traduire ces histoires concrètement.
Il nous reste des termes secs comme : théâtre physique, théâtre corporel, théâtre de mouvement, danse théâtre, mime corporel, expression corporelle, jeu corporel…
Je retiens le dernier : le jeu corporel.
D’abord parce qu’il me semble être le plus fondamental, le plus universel – mais aussi parce que c’est le terme le moins technique et le moins ennuyeux.
Qu’est-ce qu’il faut entendre par là ?
Qu’est-ce que le jeu corporel ?
Le jeu dont il est question est bien sûr le jeu d’acteur. La dimension corporelle vient du fait que l’acteur utilise consciemment son corps pour jouer.
C’est l’équivalent de physical acting en anglais.
Quand on dit que le corps parle, qu’il faut écouter son corps ou quand on parle de jouer à partir du corps, on fait simplement référence au fait bien connu de tous les enfants :
Le corps est une source d’inspiration inépuisable pour jouer.
Pour la plupart d’adultes, le jeu corporel est avant tout une chose à redécouvrir.
Pourtant, le jeu corporel de l’acteur ne doit pas être assimilé à un jeu d’enfant, comme c’est souvent le cas dans beaucoup d’ateliers de clown où l’on confond développement personnel avec art clownesque.
L’acteur corporel
L’acteur corporel joue consciemment avec son corps. Il sait et il ressent ce qu’il fait. Il fait exprès.
Il expérimente, explore et compose avec l’ensemble de ses moyens d’expression – y compris la voix.
L’acteur corporel, c’est VOUS quand vous prenez le contrôle de votre corps.
Est-ce le corps qui joue ? Non, c’est vous. Êtes-vous votre corps ? Oui. Et non. Vous l’êtes et vous ne l’êtes pas. Peu importe votre philosophie ou vos croyances.
Ce qui compte dans la pratique, c’est votre expérience de votre corps. Et surtout ce que ça vous fait d’être et d’avoir un corps.
C’est ça le drame humain universel – ou le fondement même de la comédie et de la tragédie auxquelles personne ne peut échapper.
Simple sentiment de bonheur. Être utile. Pensées dans le train après mon stage Substance à Nantes, novembre 2021.
Pendant 21 jours j’ai tenu un journal d’entraînement pour faire partager comment je pratique moi-même ce que j’enseigne.
Comment rester pleinement vivant et vibrant sans bouger ? J’ai trouvé de l’inspiration dans un documentaire sur un compositeur italien plutôt excentrique.