Caspar Schjelbred
corps, imagination, intelligence
Impro Supreme réunit tous les meilleurs outils que j’ai trouvés pour naviguer sur scène – celle du théâtre et celle de la vie.
Le corps d’abord
Recommencez au plus simple. Prenez conscience de votre corps des pieds jusqu’au bout des doigts et osez être parfait dès le départ.
Jouer concrètement
Soyez artisan, soyez mécanicien, avant d’être artiste. Apprenez à aimer les particules élémentaires du spectacle vivant, et laissez leur magie opérer !
Se frayer un chemin
Au-delà du savoir-faire, il s’agit enfin de cultiver le courage et la discipline nécessaires pour trouver votre chemin vers la liberté intérieure.
Les quatre piliers d’Impro Supreme
Découvrez un système complet et cohérent qui contient tout ce dont vous avez besoin pour vous affirmer comme acteur-créateur.
1
Le théâtre corporel – mime et geste
La pensée est infiniment plus rapide que le corps. Votre improvisation devient facilement un jeu de l’imagination si vous ne faites pas attention à inclure consciemment l’expression corporelle dans votre entraînement.
2
La composition spontanée – improvisation totale
Sur scène on répond pour la plupart du temps à une exigence d’efficacité. Vous risquez de vous enfermer dans la palette de vos choix habituels si vous ne vous entraînez pas à prendre du recul pour à la fois observer ce qui se passe et diriger activement votre esprit.
3
Le jeu clownesque – contraintes et liberté
S’entraîner au jeu clownesque augmente la puissance du comédien. Plus concret, moins narratif, et en relation directe avec le public, ce registre de jeu offre par rapport à l’improvisation théâtrale ordinaire un esprit à la fois plus libre et plus discipliné.
4
La pleine conscience active – perception du réel
La responsabilité de créer « du théâtre » peut vite nous faire oublier les fondements même du spectacle vivant : le jeu du réel. Reprendre conscience de nous-mêmes et de notre expérience du monde c’est retrouver les fondements même de l’improvisation.
Caspar Schjelbred
parcours & philosophie
Fascination et persévérance. Intuition et analyse. Corps et esprit.
improvisation et jeu d’acteur
Deux choses m’ont captivé dès mes tout premiers cours d’impro et de théâtre :
- le pouvoir d’agir nous-mêmes sur notre devenir, et
- la possibilité de jouer avec l’impression que nous donnons aux autres.
Bien sûr, je ne l’aurais pas formulé comme ça tout de suite. Il m’a fallu une bonne dizaine d’années de pratique avant de commencer à y voir clair. C’est d’ailleurs l’une de mes définitions de l’improvisation théâtrale : c’est un processus de clarification.
Si rien ne me prédestinait à devenir comédien, tout ce que j’ai fait depuis mon enfance a contribué à ma compréhension du spectacle vivant. Si cela vous intéresse, vous trouverez des détails dans mon portrait d’artiste improvisateur sur Improrama : « Caspar Schjelbred – Le clown romantique ».
les moments clés de mon parcours
la rencontre nécessaire avec soi-même
Pour jouer librement – devant et avec les autres – il nous faut d’abord établir un dialogue constructif avec nous-mêmes. C’est pourquoi j’insiste sur les techniques individuelles avant les exercices interactifs et collectifs.
Rencontrer soi-même avant de rencontrer les autres est capital dans l’entraînement. C’est ce qui manque dans 99% des cours d’impro dans le monde. Avec des conséquences visibles dans la plupart des spectacles.
La rencontre avec soi-même que je préconise est de l’ordre pragmatique. Elle commence par une prise de conscience élémentaire du corps. Des pieds jusqu’au bout des doigts. Sans oublier le cœur. La créativité artistique passe par là.
une activité consciente
Il y a trois choses à gérer en continu quand on improvise : sa pensée, son action et son jeu d’acteur. Les trois sont intimement liés et il faut les étudier à la fois séparément et ensemble pour saisir leur fonctionnement.
Au final, il s’agit de comprendre soi-même et ce qu’on aime faire. Que ce soit pour la scène du théâtre ou celle de la vie quotidienne – il est essentiel d’être entier, de se sentir bien.
Les techniques de mime, clown, danse et théâtre réunies dans Impro Supreme sont accessibles à toute personne prête à travailler pour son art. Du débutant amateur au professionnel aguerri.
un système toujours en développement
Caspar… comment déjà ?
Caspar Schjelbred. Essayez sans prononcer le j.
Problème pratique – solution pragmatique. Dans le théâtre c’est pareil.
C’est la même méthode qui a sauvé ma carrière d’artiste improvisateur quand il n’y avait plus grand-chose qui m’enchantait. Dans mon cas, c’était au bout d’une dizaine d’années d’improvisation théâtrale.
un très bon début
En 2009, je gagnais ma vie grâce à l’improvisation, sous une forme ou une autre, depuis quelques années. J’étais le directeur artistique des Improfessionals – une troupe qui comptait deux des héros du développement de l’impro en France aujourd’hui :
Florian Bartsch, le créateur de NEW – la comédie musicale improvisée, et Mark Jane, l’auteur de Jeux et enjeux – la boîte à outils de l’improvisation théâtrale, l’ouvrage le plus complet sur la discipline.
Florian est l’improvisateur le plus généreux que je connais et Mark le plus constructif. Ceci simplement pour dire qu’être professionnel et TRÈS bien entouré, ce n’est pas tout…
le voile tombe
C’est à cette période que j’ai commencé à voir ce qui se passe réellement sur une scène. Tout ce qui est concret, corporel, physique.
Au début, je remarquais surtout quand il ne se passait « rien ». Certes, il y avait des personnes qui parlaient, bougeaient et gesticulaient – mais de toute évidence elles étaient seulement partiellement présentes.
En tant que spectateur, j’ai commencé à voir des véritables vides sur scène. Il y avait comme des petits trous dans les improvisations. Partout. Quand je jouais moi-même, je les ressentais comme une sorte de froideur.
affiner l’expression scénique
Ma première solution pour améliorer les choses de mon côté était de commencer un travail sur le corps et la voix. Pendant un an je prenais un (très bon) cours tous les samedi matins. Résultat : une meilleure qualité de jeu. Mais au fond pas de changement quant à l’improvisation.
J’avais encore l’impression d’être livré au hasard.
Aussi, j’ai commencé à noter que même des spectacles vendus comme du « théâtre physique » n’étaient pas forcément meilleurs. Peu de « trous » côté visuel, c’est sûr. Les comédiens savaient bouger.
Par contre, il y avait souvent un vrai manque d’oxygène. Respiration sans inspiration. Transpiration pour rien.
le clown : honorer sa propre créativité
Il manquait encore quelque chose dans ma compréhension des choses.
J’avais déjà fait quelques stages avec Ira Seidenstein, un metteur en scène et maître clown dont le travail m’intriguait fortement. À la fin de 2009, j’ai senti que c’était probablement une bonne idée d’aller faire son « Quantum Clown Residency » – un stage intensif de 3 semaines à Brisbane, Australie.
C’était beaucoup – et dur – pour quelqu’un qui avait surtout fait des stages d’impro. Chaque matin j’avais envie de rester au lit. Je ne pouvais plus me cacher derrière mes astuces habituelles d’improvisateur. Je savais que le vide m’attendait.
J’avais peur.
Le dernier jour du stage – pendant la clôture – j’ai enfin compris pourquoi j’y étais : pour honorer ma propre créativité. Aussi simple que ça. Aussi difficile. J’ai essuyé quelques larmes.
expérimentation systématique
Participer au stage en Australie était un acte fondateur. La consolidation restait à faire.
J’ai commencé à m’entraîner régulièrement et je suis retourné à Brisbane quatre années de suite. Atterrissage toujours le 1er janvier. Je vivais deux étés par an. Je ne saurais pas dire exactement quand, mais au fil de ces années Ira est devenu mon mentor.
Aujourd’hui, ça fait plus de dix ans que j’ai travaillé, enseigné et expérimenté avec ses exercices. Je me suis patiemment approprié les principes qu’ils contiennent. Et ce n’est pas terminé – parfois j’ai encore l’impression de me retrouver au tout début de l’aventure. Tant mieux.
Saisir le lien intime entre corps et créativité est crucial quand on travaille dans le spectacle vivant. Surtout si on improvise beaucoup. Je suis persuadé qu’on risque de creuser un vide intérieur si on développe trop l’un sans l’autre.
l’épreuve de la scène
J’ai développé mon seul-en-scène Plan C avec la motivation principale de tester mes découvertes devant le public. Ça venait d’un sentiment de nécessité. Personne n’a rien demandé. Et rien ne m’y obligeait. Sauf quelque chose en moi.
Comme pendant mon premier voyage en Australie, j’avais surtout envie de rester chez moi les jours de spectacle. Que ce fût dans mon petit appartement-laboratoire à Montmartre ou dans une chambre quelque part ailleurs dans le monde.
Le plus difficile pour moi pendant toutes ces années a toujours été de jouer dans des spectacles d’impro ordinaires. D’un côté, je n’avais plus aucun intérêt pour le tic-tac habituel de l’impro. De l’autre, le terrain d’entente artistique avec la plupart d’improvisateurs était de plus en plus mince.
L’incompréhension était réciproque. Sauf en Bulgarie.
la force bulgare
En 2014, j’ai rencontré les comédiens de la compagnie HaHaHa Impro Theatre en voyage à Paris. Je les ai vu jouer un spectacle dont je n’ai pas compris un mot. Mais j’ai clairement reconnu le format.
C’était essentiellement des jeux d’impro que je ne pratiquais plus depuis longtemps – ou bien rarement et à contrecœur (une forme de snobisme primaire récurrent chez les improvisateurs).
Mais là… sur scène entre les bulgares, il se passait clairement autre chose. Il y avait une autre manière de jouer, une attitude différente par rapport à tout ce que j’avais vu et rencontré auparavant. Une énergie indomptée. Des relations directes. Un humour très franc.
J’ai adoré.
De tous points de vue, la Bulgarie est vraiment loin de la Scandinavie d’où je viens. Depuis ma première visite à Sofia (2014), j’y vais dès que l’occasion se présente. Je sens que j’apprends des choses rien qu’à fréquenter mes amis là-bas. Je les aime.
Un détail non négligeable : ils sont tous des comédiens formés au conservatoire national ou à une école équivalente. Alors bien que ce soit « sauvage », ils savent parfaitement ce qu’ils font. C’est ça qui rend le travail avec eux tellement excitant.
la danse de la réalité (ou la pièce manquante)
Depuis 2010, j’ai pris des cours de danse classique à raison d’une ou deux fois par semaine. Découverte tardive, mais grande : il y a tellement des choses qui s’appliquent directement au jeu théâtral.
L’été 2019, je suis parti deux semaines à Londres pour faire une formation avec la danseuse et chorégraphe Mary Overlie. C’était une révélation.
Je n’ai jamais vu des gens improviser ensemble d’une manière si pure avant, avec autant de clarté. C’était une improvisation complètement désintéressée – et en même temps chaque personne se révélait pleinement. La simple beauté humaine rayonnait dans la salle.
Tout était vrai. Il n’y avait rien à inventer. C’était reposant. Bienfaisant.
J’ai touché enfin la base de la base. Le fond du spectacle vivant. J’ai ressenti et j’ai compris qu’il n’y a pas de vide quand on sait percevoir. J’ai repris du zéro, avec joie.
Le voyage pouvait continuer. Je continue…
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