CASPAR SCHJELBREd
Cultivez votre courage
Impro Supreme réunit tous les meilleurs outils que j’ai trouvés pour naviguer sur scène – celle du théâtre et celle de la vie.
Soyez d’abord présent
Prenez conscience de votre corps des pieds jusqu’au bout des doigts – osez être parfait dès le départ.
Jouez avec ce qui est là
N’inventez rien. Goûtez la réalité des choses – jouez avec – et faites confiance à votre imagination.
Improvisez magnifiquement
Cultivez le courage et la discipline nécessaires pour improviser du vrai théâtre – celui qui vaut d’être vu.
Les quatre piliers d’Impro Supreme
Impro Supreme distille plus de 20 ans d’expérience de théâtre d’improvisation en un système complet et cohérent qui vous donne les fondements essentiels pour vous développer en tant qu’improvisateur ou acteur-créateur.
1
Le théâtre corporel – mouvement, mime et geste
La pensée est infiniment plus rapide que le corps. L’improvisation devient facilement un pur jeu de l’imagination si vous ne faites pas attention à inclure consciemment l’expression corporelle dans votre entraînement créatif.
2
L’improvisation libre – courage, jugement et intelligence
Sans recul, rien n’est compréhensible. Improviser, c’est composer avec ce qu’on fait et ce qu’on ne fait pas. Entraînez-vous à faire des choix clairs, à les assumer, à vivre les conséquences. Osez comprendre. Osez être compris.
3
Le jeu clownesque – humour, respect et irrévérence
Un clown est tout sauf convenu – ou bien il l’est à l’excès. Le jeu clownesque vous permet de cultiver un esprit à la fois libre et discipliné par rapport aux attentes du public. Entraînez-vous à jouer délibérément avec ce que vous faites et ce que vous ne faites pas !
4
La pleine conscience active – perception, exploration et expérimentation
Vouloir créer du « théâtre » peut vite nous faire oublier le jeu même du réel. Reprendre conscience de notre expérience du monde dans le moindre détail, c’est retrouver les fondements même du spectacle vivant et de l’improvisation.
Caspar Schjelbred
Parcours et philosophie
Mon approche à l’improvisation pourrait se résumer en deux mots, multipliés par trois. Fascination et persévérance. Intuition et analyse. Corps et esprit.
Saisir son existence sur le vif
Deux choses m’ont captivé dès mes premiers cours d’impro et de théâtre :
- le pouvoir d’agir moi-même sur mon devenir, et
- la possibilité de jouer avec l’impression que je donne aux autres.
Ensuite il m’a fallu une bonne dizaine d’années de pratique avant de commencer à y voir clair, notamment pour saisir le rôle primordial du corps.
C’est seulement à partir de ce moment que j’ai été en mesure d’observer concrètement comment une chose en amène une autre. Comprendre les mécanismes de la créativité et du théâtre spontané est un projet sans fin et qui ne cesse de me fasciner.
Aujourd’hui, je conçois l’improvisation avant tout comme un processus de clarification. Mais de quoi ? Voilà une bonne question – allez savoir !
Les moments clés de mon parcours
Pour un récit biographique plus détaillé, consultez mon portrait sur le blog Improrama.
La rencontre avec soi-même
Pour jouer librement – devant et avec les autres – il nous faut d’abord établir une relation saine à nous-même. Soit prendre Rimbaud au sérieux et instaurer un dialogue constructif avec ce je qui est un autre.
Rencontrer vous-même avant de rencontrer les autres est nécessaire pour avoir quelque chose de substantiel à leur offrir. Autrement dit, soyez généreux avec vous-même d’abord, afin de pouvoir l’être avec les autres.
Dans la pratique, ça veut dire que j’insiste sur l’entraînement créatif individuel avant tout exercice interactif et collectif. La rencontre avec soi-même que je préconise est de l’ordre pragmatique.
Elle commence par une prise de conscience élémentaire du corps. Des pieds jusqu’au bout des doigts. Des sensations vers les sentiments vers l’imagination.
Découvrez ce que vous aimez et faites-le
Il y a trois choses à gérer en continu quand vous improvisez : votre pensée, vos actions et votre jeu d’acteur. Les trois sont intimement liés et vous devez les étudier à la fois séparément et ensemble pour saisir leur fonctionnement.
Au final, il s’agit de comprendre vous-même et ce que vous aimez faire. Que ce soit pour la scène du théâtre ou celle de la vie quotidienne, c’est essentiel d’être entier et de vous sentir bien.
Les techniques de mime, clown, danse et théâtre que j’ai réunies dans Impro Supreme sont accessibles à toute personne prête à travailler un minimum pour son art – du débutant amateur au professionnel aguerri.
Impro Supreme
Naissance et développement
L’histoire d’Impro Supreme correspond à une évolution en trois temps. Insatisfaction et expérimentation. Pragmatisme et poésie. Illumination et émancipation.
« Impro suprême, c’est Caspar… comment déjà ? »
– Caspar Schjelbred. Essayez sans prononcer le j.
Problème pratique, solution pragmatique.
Dans le théâtre, c’est pareil. Du moins, c’est l’approche qui a sauvé ma carrière et donné naissance à Impro Supreme.
« Quoi, il y avait un j dedans ? »
– Pas de commentaire.
Le voile tombe
En 2009, je gagnais depuis quelques années ma vie grâce à l’impro sous une forme ou une autre. Tout allait bien. Je donnais plein de cours et je jouais régulièrement.
J’aurais pu continuer comme ça, si je n’avais pas commencé à voir.
Voir de plus en plus souvent qu’il ne se passait « rien » dans les improvisations. Voir les comédiens parler, bouger et gesticuler, mais sentir qu’il n’y avait rien derrière, rien à l’intérieur – que c’était creux.
« Oh, mais ce n’est pas si grave ; ils s’amusent ! Le public rigole ! »
– C’est possible. Je commençais néanmoins à voir autre chose.
Voir des gens disparaître devant mes yeux. Voir des gens se perdre dans un enchaînement d’associations d’idées et de subterfuges narratifs. Voir des gens se cacher derrière une inventivité à la chaîne.
C’était pareil quand j’improvisais moi-même.
Trop souvent, ce que je faisais n’avait pas de sens.
Je ressentais une sorte de froideur, un vide qui commençait à l’intérieur, un engourdissement dans le corps, un éloignement par rapport au monde, aux autres, une distance insurmontable à la réalité, à la vie.
Travailler l’expression scénique
Ma première solution était de travailler mon corps et ma voix. Pendant un an je prenais un cours de chant tous les samedis matin. Chez moi, je faisais régulièrement des exercices de mouvement. Résultat : une meilleure expression scénique.
« Et alors ? » – Au fond, ça ne changeait rien quant à l’improvisation. J’avais encore l’impression d’être livré au hasard.
Aussi, j’ai commencé à noter que même des spectacles vendus comme du « théâtre physique » n’étaient pas forcément meilleurs que les spectacles d’impro. C’est sûr que ces comédiens savaient bouger.
Par contre, il y avait souvent un manque d’oxygène dans la salle.
Respiration sans inspiration. Beaucoup de transpiration pour rien
Et surtout, j’avais l’impression que l’amusement était banni. Une faute de goût. Il manquait cruellement d’humour.
Honorer sa propre créativité
Ma compréhension des choses était encore incomplète.
J’avais déjà fait quelques stages avec Ira Seidenstein. Fin 2009, j’ai eu l’intuition que c’était probablement une bonne idée d’aller participer à son « Quantum Clown Residency », un stage intensif de trois semaines à Brisbane en Australie.
C’était beaucoup, c’était loin, c’était cher – et c’était dur.
Chaque matin, j’avais envie de rester au lit. Je savais que je ne pouvais plus me cacher derrière mes astuces habituelles d’improvisateur. Je savais que le vide m’attendait.
J’avais peur, tout simplement. Peur du risible, du ridicule, du rejet.
Le dernier jour du stage, j’ai enfin compris pourquoi j’y suis allé. C’était pour honorer ma propre créativité. Aussi simple que ça. Aussi difficile.
J’ai essuyé une larme. Et j’ai souri.
S’entraîner correctement
Participer à ce stage en Australie était un acte fondateur. La consolidation restait à faire. J’y suis retourné quatre années de suite.
Atterrissage toujours le 1er janvier. Je vivais deux étés par an, le temps est devenu confus. Je ne saurais pas dire exactement quand, mais au fil de ces années Ira est devenu mon mentor.
C’est grâce à sa méthode que j’ai pu commencer à m’entraîner correctement – corps et créativité ensemble. Saisir leur lien intime est absolument essentiel quand on travaille dans le spectacle vivant.
Développer trop l’un sans l’autre, c’est creuser un vide intérieur. J’en suis persuadé.
« Tu n’as pas oublié la voix dans tout ça ? »
– Non. Elle vient du corps.
La vérification se fait sur scène
J’ai développé mon seul-en-scène Plan C avec la motivation principale de tester mes découvertes devant un public. Ça venait d’un sentiment de nécessité. Personne n’a rien demandé et rien ne m’y obligeait, sauf quelque chose en moi.
Comme pendant mon premier voyage en Australie, avant chaque spectacle, j’ai surtout eu envie de rester chez moi. Que ce fût dans mon petit appartement-laboratoire à Montmartre ou dans une chambre quelque part dans le monde.
Le plus difficile pendant ces années a été de jouer dans des spectacles d’impro ordinaires. D’un côté, je n’avais plus d’intérêt pour le tac au tac habituel de l’impro. De l’autre, le terrain d’entente artistique avec la plupart d’improvisateurs était de plus en plus mince.
Sauf en Bulgarie.
Force et vivacité bulgares
En 2014, j’ai rencontré les comédiens de la compagnie HaHaHa Impro Theatre en voyage à Paris. Je les ai vu jouer un spectacle dont je n’ai pas compris un mot. Mais j’ai clairement reconnu ce qu’ils faisaient.
C’était essentiellement des jeux d’impro que je ne pratiquais plus depuis longtemps – ou bien rarement et à contrecœur (une forme de snobisme primaire récurrent chez les improvisateurs).
Mais là… entre ces comédiens bulgares – d’ailleurs tous formés au conservatoire national – il se passait clairement autre chose. Il y avait une autre manière de jouer, une attitude très différente par rapport à tout ce que j’avais vu et rencontré en Europe de l’Ouest et dans le monde anglo-saxon.
Une énergie indomptée. Des relations directes. Un humour très franc. J’ai adoré.
Depuis ma première visite à Sofia, en 2014, j’ai perdu le compte de combien de fois j’y suis allé. J’ai l’impression d’apprendre des choses rien qu’à fréquenter mes amis là-bas.
Danser le théâtre
La danse était une découverte tardive, mais grande ! J’ai pris des cours de danse classique depuis 2010 à raison d’une ou deux fois par semaine. Et je ne sais plus combien de ballets et autres spectacles de danse que j’ai vus depuis.
Il y a tellement des choses qui s’appliquent directement au théâtre.
En 2019, je suis parti deux semaines à Londres pour faire une formation avec la danseuse et chorégraphe Mary Overlie. C’était une révélation.
Je n’ai jamais vu des gens improviser ensemble d’une manière si pure avant et avec autant de clarté. C’était une improvisation complètement désintéressée – et en même temps chaque personne se révélait pleinement. La simple beauté humaine rayonnait dans la salle.
Il n’y avait rien à inventer. C’était reposant. Bienfaisant.
J’ai enfin touché la base de la base, les fondements même du spectacle vivant. Je voyais les particules élémentaires. Je les sentais.
Et maintenant ?
Le monde est là. Le voyage continue.
Il n’y a pas de vide quand on sait percevoir.
ET VOUS
Comment naviguez-vous ?
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Qui sait, peut-être ça va vous inspirer pour votre propre voyage…