Le dernier mouvement du mobile
Hier soir, au cinéma, j’ai vu le documentaire Le premier mouvement de l’immobile sur le compositeur italien Giacinto Scelsi (1905–1988).
Ce matin, pendant mon entraînement, j’y pensais encore et… j’ai réussi à entrer dans un seul mouvement et l’incarner comme “premier mouvement de l’immobile”.
L’immobile n’était autre que moi en état de pause/pose. Je suis resté activement dans le mouvement de l’arrêt ou celui qui a donné lieu à l’immobile. Au lieu d’aller chercher un autre mouvement, au lieu de faire un développement quelconque, au lieu d’ajouter encore quelque chose, une idée ou de l’émotion, j’ai simplement, dans mon esprit, persévéré dans ce dernier mouvement.
Jouer une seule note
Étant immobile, je suis entré plus profondément dans le mouvement – à la manière des musiciens que Scelsi demandait de jouer une seule note au piano. Pour que ça sonne, il faut entrer dedans – dans le son. Ou plutôt : ressentir les ondes sonores jusqu’au fond de son âme.
C’est ce que j’ai eu l’impression de vivre. Il n’y avait que ce dernier mouvement, qui n’était plus là, sauf que dans mon esprit. J’ai ressenti que c’était bien d’être où j’étais, là-dedans, dans l’immobile, que je n’avais rien à chercher ailleurs et que rien ne m’y poussait non plus.
Le premier mouvement de l’immobile
J’ai vécu une forme de paix et d’acceptation de ce qui était… de ce que j’étais… de ce que j’avais créé à ce moment-là : une prise de conscience de l’aspect le plus simple de mon être. Parfaitement impersonnel. Ça n’avait rien à voir avec moi et en même temps – ou juste après – c’était moi. J’étais le premier mouvement de l’immobile.
VOIR LE SITE DU FILM : Le premier mouvement de l’immobile – écrit et réalisé par Sebastiano d’Ayala Valva (Les Films de la Butte, 2018).
LIRE UN PORTRAIT DE GIACINTO SCELSI : Le musicien qui existait… autrement (France Musique, 2018).
ÉCOUTER GIACINTO SCELSI SUR YOUTUBE : Fascinated by a Single Tone – pour commencer ! Il y en a plein. Bonne découverte !